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1 ♦ Relig. La Pâque : fête juive annuelle qui commémore l'exode d'Égypte. ⇒ azyme (fête des azymes). — Par ext. Manger la pâque, l'agneau pascal.2 ♦ Vx Pâques (1o). La grande pâque russe.II ♦ PÂQUES .1 ♦ N. f. pl. Fête chrétienne célébrée le premier dimanche suivant la pleine lune de l'équinoxe de printemps, pour commémorer la résurrection du Christ. Souhaiter de joyeuses Pâques à qqn. — Par ext. Pâques fleuries (cf. Les Rameaux).♢ Par ext. (1606) Faire ses pâques (ou Pâques) :recevoir la communion prescrite aux fidèles par l'Église, à Pâques.2 ♦ N. m. (1283; ellipse de jour de Pâques) Pâques est célébré entre le 22 mars et le 25 avril. La semaine avant Pâques (cf. La semaine sainte). La semaine de Pâques (après Pâques), le lundi de Pâques. Vacances de Pâques. — Œufs de Pâques. — Loc. À Pâques ou à la Trinité : très tard; jamais. — PROV. Noël au balcon, Pâques au tison.⊗ HOM. poss. Pack.Synonymes :● Pâques nom féminin pluriel Le jour, la fête de Pâques (avec une minuscule) : Joyeuses pâques. ● Pâques (expressions) nom féminin pluriel Faire ses pâques, communier au cours du temps pascal (avec une minuscule). Pâques fleuries, dimanche des Rameaux. ● Pâques (homonymes) nom féminin pluriel pack nom masculin pacque forme conjuguée du verbe pacquer pacquent forme conjuguée du verbe pacquer pacques forme conjuguée du verbe pacquer pâque nom féminin Pâques nom masculinpâques(île de) (en esp. Isla de Pascua) île volcanique du Pacifique oriental (Polynésie), chilienne depuis 1888; 162 km²; 2 700 hab.— Elle fut découverte en 1722, le jour de Pâques, par le Hollandais Roggeveen. L'île possède des statues monumentales (les moai, apparentées aux statues des autres îles polynésiennes, les tikis), taillées dans le tuf volcanique.————————pâque, pâquesn.rI./r n. f. La Pâque. (Avec une majuscule.) Fête annuelle des juifs, qui commémore leur sortie d'égypte.rII./r Pâques. (Avec une majuscule.)d1./d n. m. Sing. (Sans article.) Fête annuelle des chrétiens, qui commémore la résurrection du Christ. Lorsque Pâques sera passé.— Le lundi, la semaine de Pâques, qui suivent Pâques.|| Loc. à Pâques ou à la Trinité: à une date incertaine; jamais.— OEuf de Pâques.d2./d n. f. Plur. (Avec une épithète.) Joyeuses Pâques.|| Faire ses pâques (ou, plus rare, Pâques): recevoir à Pâques la communion prescrite par l'église à tous les catholiques.————————pâquesn. f. pl. V. pâque.⇒PÂQUE, PÂQUES, subst.I. —La Pâque, subst. fém.A. —LITURGIE1. Pâque juive. Fête juive mobile célébrant la sortie d'Égypte. Célébrer, fêter la pâque. Les fêtes du calendrier hébraïque étaient d'abord les néoménies, premier jour du mois, puis la Pâque au 14 Nisan, en souvenir de la sortie d'Égypte (CHAUVE-BERTRAND, Question calendrier, 1920, p.27). Veillée familiale de la Pâque avec la (...) galette de pain azyme, et les herbes amères (WEILL, Judaïsme, 1931, p.143):• 1. Toute pénétrée du mystère de cette Pâque, j'étais chargée de poser en hébreu les questions auxquelles mon grand-père répondait par le déroulement du récit biblique et l'explication des rites de la nuit pascale.R. MARITAIN, Les Grandes amitiés, New York, Éd. de la Maison fr., 1941, p.29.♦Faire la pâque. Célébrer la pâque selon les rites. Je pensais (...) au cénacle, à cette salle bien ornée où Jésus voulut faire la Pâque avec ses disciples, se donnant lui-même pour agneau (E. DE GUÉRIN, Journal, 1835, p.61).♦P. méton. (Immoler, manger) la pâque. (Immoler, manger) l'agneau pascal. On trouve dans saint Jean lui-même l'indication que les Pharisiens mangèrent la Pâque après la mort de Jésus (DANIEL-ROPS, Jésus en son temps, 1947, p.472).2. Fête chrétienne, mobile, célébrant la résurrection du Christ. La (grande) pâque russe; la pâque copte. Les gravats que paissaient, durant cette semaine de la Pâque grecque, d'innombrables agneaux pascals (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p.38).Rem. Cette forme est utilisée pour désigner la fête de Pâques dans les églises orthodoxes; elle est vieillie pour désigner cette fête dans l'église catholique.B. —THÉOL. CHRÉT. [Le Christ qui symbolise, pour les chrétiens, l'agneau pascal] [Le Christ] ne se présente pas (...) comme «notre» Christ, «notre» Pâque, «notre» hostie, mais comme «hostie à son père» (BREMOND, Hist. sent. relig., t.3, 1921, p.347).II. —Pâques, subst.A. —Fête chrétienne, mobile, célébrant la résurrection du Christ.— Subst. masc. sing. [Non précédé d'un art.] La fête, les fêtes de Pâques; célébrer Pâques. Le lendemain matin était le premier jour du mois de mai. Les cloches de Pâques avaient sonné depuis quelques jours la résurrection du printemps (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p.201).♦OEuf de Pâques.— Subst. fém. plur. [Précédé de l'art. déf. ou d'une épithète]:• 2. ... dès que la marche glorieuse était avec la procession des rameaux finie, l'angoisse du Christ et de son Église reprenait aussitôt avec la messe pour ne plus cesser qu'avec les Pâques; déjà la lecture de la Passion commençait avec saint Matthieu...HUYSMANS, Oblat, t.2, 1903, p.63.♦Joyeuses Pâques. [Formule de voeu]B. —P. méton. Dimanche où est célébré la fête de Pâques; période entourant ce dimanche.— Subst. masc. sing. Pâques a été trop précoce cette année et ma villégiature tombe trop tôt (AMIEL, Journal, 1866, p.219). La neige (...) de Noël à Pâques, sera de la poudreuse (Comment parlent les sportifs ds Vie Lang., 1953, p.88).♦[Dans des syntagmes désignant une période de temps repérée par rapport à cette fête] Temps de Pâques; lundi de Pâques; vacances de Pâques. Les congés de Noël et de Pâques sont eux-mêmes en cours d'allongement (CAPELLE, Éc. demain, 1966, p.153).Semaine de Pâques. Semaine qui suit le dimanche de Pâques. La semaine de Pâques empêche toute affaire ailleurs. J'attends une réponse (BALZAC, Corresp., 1845, p.790).— Fém. plur. [Qualifié par une épithète] Quelle crise de la confiance, après des Pâques neigeuses comme celles de cette année! (ALAIN, Propos, 1930, p.934).♦[Entre dans la composition de syntagmes désignant une fête qui suit ou qui précède] VieilliPâques closes. (Dimanche de) Quasimodo. Quasimodo, que les anciens du village nomment «Pâques Closes», termine, comme son nom l'indique, le cycle printanier des Pâques (MENON, LECOTTÉ, Vill. de Fr., t.1, 1954, p.66).Pâques fleuries. (Dimanche des) Rameaux. Pâques fleuries, le nom évoque au village les petites marguerites, les «pâquerettes», dont s'émaillent alors les prairies (MENON, LECOTTÉ, Vill. de Fr., t.1, 1954, p.55).— Locutions♦À Pâques ou à la Trinité. Dans un avenir lointain, indéterminé, voire jamais. Il ajouta entre ses dents, comme dans la chanson, qu'il reviendrait à Pâques ou à la Trinité, et, comme dans la chanson, la Trinité se passa sans qu'on le revît (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p.344).Rem. Pâques entre dans la composition de nombreux dictons p.ex. Noël au balcon, Pâques au tison (v. ce mot A 3). V. aussi CHASS. 1970, p.274 et sq.— HIST. Pâques véronaises. Révolte de Vérone contre Bonaparte en avril 1797 (d'apr. Lar. encyclop., s.v. Vérone).C. —P. méton., subst. fém. plur., gén. dans la loc. faire ses pâques. Action de communier pendant le temps pascal, selon la prescription de l'église catholique. Ils ont oublié de faire maigre, manqué les Pâques, giflé leurs gosses, que sais-je encore? (DUHAMEL, Journ. Salav., 1927, p.153). [Ils] se bornent à entendre messe sans faire Pâques ou vice-versa (Philos., Relig., 1957, p.44-1):• 3. Religieuse sans être dévote, Lydie faisait ses pâques et allait à confesse tous les mois. Néanmoins, elle se permettait de temps en temps la petite partie de spectacle.BALZAC, Splend. et mis., 1844, p.150.Rem. Par la pâque-Dieu, pâques-Dieu (vieilli). [Juron] Pâques-Dieu! s'écriait-il, que voilà donc un monument bien réussi! comme c'est ça! par saint Pancrace, comme c'est ça! (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p.369). La résolution secrète de nous laisser là était bien décidée dans la majorité du congrès, ce qui n'empêchait pas les propos d'être tout farcis de par la Pâque-Dieu! et de par la mort! (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.148).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694-1718: Pasque (fête juive), Pasque et ,,plus ordinairement Pasques`` (fête chrétienne); dep. 1740: Pâque (fête juive), Pâque et ,,plus ordinairement Pâques`` (fête chrétienne); 1694-1798 toujours avec majuscule: le jour de Pâques, Pâques fleuries, Pâques closes, la Pâque des Juifs, faire ses Pâques; dep. 1835 avec minuscule quand le mot est précédé d'un art., d'un pron. ou d'une épithète: la pâque (juive), faire ses pâques; LITTRÉ: Pâque (la pâque juive) et Pâque ou Pâques (fête chrétienne) mais contrairement à Ac. 1835: faire ses Pâques; ROB.: Pâque (la pâque juive) et Pâques (fête chrétienne): joyeuses Pâques mais les pâques véronaises (date hist.) et tolérance pour faire ses pâques ou Pâques; Lar. Lang. fr.: Pâque (la pâque juive) et Pâques (fête chrétienne) avec choix de la minuscule dans les cas de: joyeuses pâques, faire ses pâques. Étymol. et Hist.1. a) Fin Xes. Pasches «fête juive» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 89); ca 1170 Pasche (Rois, éd. E. R. Curtius, p.223 [II Rois 23, 21]); fin XIIIes. Pasque (M. v. ORELLI, Der altfr. Bibelwortschatz des Neuen Testamentes im Berner Cod. 28, p.304 [Luc 22, 1]); b) ca 1235 pasque «agneau pascal» (Bible de l'Université de Paris, ms. B.N. fr. 899, f° 86 ds TRÉNEL, p.344 [Deut. 16, 2]: tu sacrefieras pasque); 1694 immoler la Pasque (Ac.); ca 1382 (RAOUL DE PRESLES, Bible fr., ms. B.N. fr. 153, f° 327 v° ds TRÉNEL, p.344 [II Chron. 30, 18]: mengea la pasque); 2. a) 2e moitié Xes. fém. plur. Paschas «fête chrétienne» (St Léger, éd. J. Linskill, 80); ca 1140 fém. sing. la Pasche (GEOFFROI GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 3153); ca 1170 fém. sing. Pasque (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 27); 1680 masc. sing. Pâque (RICH.); 1694 masc. sing. Pasques (Ac.); 1474 loc. faire ses Pasques «communier» (J. DE ROYE, Chron. scandaleuse, éd. B. Mondrot, t.1, p.308); 1845-46 à Pâques ou à la Trinité (BESCH., s.v. Trinité); b) av. 1170 Pasche Flurie «Pâques fleuries, le dimanche des Rameaux» (WACE, Rou, III, 2248, éd. A. J. Holden, t.1, p.256). Du lat. chrét. Pascha «la Pâque juive; l'agneau pascal que les Juifs mangeaient pour célébrer la Pâque; l'Agneau pascal, Jésus-Christ (N. T.); Pâques, fête chrétienne» (BLAISE Lat. chrét.), empr. au gr.
, mêmes sens, et celui-ci, par l'intermédiaire de l'araméen
, à l'hébr. biblique
«Pâque; agneau pascal», dér. du verbe
«passer devant, épargner» (v. Bible Suppl. 1960). En a. fr. et m. fr., les fêtes juive et chrétienne étaient désignées indifféremment par Pasque ou Pasques; c'est seulement apr. le XVes. que la distinction sém. a été marquée par la graphie, Pasque désignant la fête juive et Pasques la fête chrétienne (cf. TRÉNEL, p.81). Fréq. abs. littér.:863. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 1076, b) 1016; XXes.: a) 1745, b) 1157. Bbg. QUEM. DDL t.21.
pâque [pɑk] n. f.; pâques [pɑk] n. f. pl. et n. m. sing.ÉTYM. Xe, paschas; du lat. pop. pascua, altér. par croisement avec pascua « nourriture », de pascha, du grec paskha, hébreu pesah « passage ». Cf. Exode, XII; et ci-dessous cit. 2.❖———I La pâque. n. f.1 Relig. Fête judaïque annuelle célébrée du quatorzième au vingt-deuxième jour de la lune après l'équinoxe de printemps. || La pâque juive. || La pâque commémore l'exode d'Égypte. ⇒ Azyme (Fête des azymes). — Par ext. || Manger la pâque, l'agneau pascal, immolé pour célébrer cette fête.1 (…) vous leur répondrez (à vos fils) : « C'est le sacrifice de la pâque en l'honneur de Yahvé, qui a passé devant les maisons des fils d'Israël, en Égypte, lorsqu'il a frappé l'Égypte, tandis qu'il épargnait nos maisons. »Bible (Jérusalem), Exode, XII, 27.2 Le Seigneur passera pendant la nuit et tuera tous les premiers nés égyptiens. Saura-t-il discerner les enfants d'Israël ? Oui, car chaque famille aura, la veille au soir, immolé un agneau; prête au départ, en tenue de voyage, ayant renoncé au pain levé des villes, elle attendra. Sur la porte elle aura inscrit un signe avec le sang de cette victime qui, semblable au bélier d'Abraham, rachète la vie des enfants de Dieu (…) La Pâque est née, la fête du « passage »; Israël la commémorera d'année en année, au souvenir de la nuit où la puissance de mort « passa outre » et contraignit la force brutale à laisser agir Dieu.Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, II, I.2 (V. 1170). Vx. ⇒ Pâques (II.). || Le dimanche de Quasimodo, qui est l'octave de la grande Pâque (Furetière, 1690). — On dit encore : || La grande pâque russe.———II Cour.1 Pâques, n. f. pl. Fête chrétienne solennelle, célébrée tous les ans, le premier dimanche suivant la pleine lune de l'équinoxe de printemps, pour commémorer la résurrection du Christ. || Joyeuses Pâques. || Souhaiter à qqn de bonnes, d'heureuses Pâques. Par ext. || Pâques fleuries (⇒ Rameaux). Vx. || Pâques closes (⇒ Quasimodo).3 (…) un grand crucifix où leur chapelain plaçait un nouveau buis bénit, en même temps qu'il renouvelait au jour de Pâques fleuries l'eau du bénitier incrusté au bas de la croix.Balzac, l'Enfant maudit, Pl., t. IX, p. 656.♦ ☑ Loc. Les pâques véronaises : massacre des Français, à Vérone, le lundi de Pâques de l'année 1797.♦ (1606). || Faire ses pâques (Académie), ses Pâques (Littré) : recevoir la communion prescrite aux fidèles par l'Église, à Pâques. || Mes Pâques sont faites (Richelet, 1680).4 Religieuse sans être dévote, Lydie faisait ses pâques et allait à confesse tous les mois.Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes, Pl., t. V, p. 761.2 Pâques, n. m. sing. (par ellipse de « jour de Pâques »). || Pâques est célébré entre le 22 mars et le 25 avril. || Quand Pâques sera venu; à Pâques prochain (Académie). || Quand Pâques était tardif (Mauriac in Grevisse).REM. Lorsque Pâques est employé sans article ni qualificatif, rien ne permet de distinguer le féminin pluriel du masculin singulier.♦ Le jour, le dimanche, la fête de Pâques. || La semaine avant Pâques (semaine sainte). || La semaine de Pâques (après Pâques), le lundi de Pâques. || Fêtes mobiles dont la date dépend de celle de Pâques : Septuagésime, Quinquagésime, Rameaux, Quasimodo, Ascension, Pentecôte, Trinité… || La quinzaine de Pâques (entre les Rameaux et Quasimodo). || Vacances de Pâques (→ 1. Mue, cit. 2). — ☑ Loc. Œufs (cit. 14 et 15) de Pâques.5 Et Pâques enfin, aux hymnes matinales et joyeuses, Pâques dont les jeunes filles reçoivent la blanche hostie et les œufs rouges !Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, Octobre.♦ Vx. || Pâques-Dieu, sorte de jurement.➪ tableau Principales interjections.♦ ☑ Prov. Long comme d'ici à Pâques (→ Beurrée, cit.). ☑ Noël au balcon, Pâques au tison. — ☑ À Pâques ou à la Trinité : très tard, jamais. — ☑ Loc. fam. Faire Pâques avant les Rameaux : consommer le mariage avant qu'il ne soit célébré.❖DÉR. Pâquerette.
Encyclopédie Universelle. 2012.